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dimanche 18 janvier 2015

Pas de lumière


Il y avait des arbres à environ trois cent mètres. Il fallait les atteindre. Là il serait déjà un peu plus à l’abri, et il trouverait sans doute de quoi faire un bâton pour s’appuyer. Il essaya de se bouger en se tirant en arrière avec ses bras tout en restant assis. Il se rendit vite compte que sa jambe gauche, où il avait mal, prenait les bosses du chemin s’il la laissait traîner, ce qui avivait la douleur. Il fallait faire doucement, trouver les positions antalgiques, soulager tout ce qui était possible. Peut-être que dans une demi-heure cela irait un peu mieux. Il regarda l’heure en partant pour vérifier au fur et à mesure son avancée. Au bout de cinq minutes il avait fait une douzaine de mètres. S’il continuait à ce rythme, il lui fallait au moins deux heures pour atteindre les bois. Il se dit qu'il devait y arriver.
A cinq heures et demie, il fit une pause. Ses mains étaient froides à force de se tirer sur le sol. Le haut du corps était chaud de par les efforts qu’il faisait, les jambes étaient plus fraiches. Il s’étendit sur le sol en mettant les mains dans les poches de sa veste, afin de les réchauffer. Il ne s’en aperçut pas tout de suite, mais il finit par sentir une légère protubérance. Au fond de sa poche, il y avait une pochette minuscule, avec quelque chose dedans. Il glissa son doigt et réalisa que c’était une toute petite boite d’allumette. Elle devait être là depuis la dernière fois qu’il avait fait brûler des chutes de tiges de végétaux dans le jardin. Il saisit la boite et l’ouvrit, il y avait quelques allumettes. Cela le réconforta vivement. S’il arrivait aux arbres, trouvait des brindilles, des branches, il pourrait allumer du feu, se réchauffer, et peut être montrer sa présence. Il remit la boite dans une poche, mais sur la poitrine cette fois, et reprit sa trace d’escargot, plein d’espoir.

Pendant ce temps les deux amies attendaient Michel et commençaient à se demander ce qu’il faisait. Elles trouvèrent son numéro de téléphone et appelèrent. Aucune réponse.
- Il n’y a personne et pas de répondeur. Il doit être en route.
- Je vais allumer l’eau chaude, ce sera prêt quand il arrivera.
Cinq minutes passèrent, la nuit commençait à tomber, toujours rien.
- Je ne le connais pas, mais je ne l’imagine pas en retard. J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose. Je mets mon manteau et je vais à sa rencontre.
Sylvie prit une lampe et sortit. Elle arriva bientôt au fameux virage où elle avait planté la voiture. Elle ne voyait personne sur la route. Peut-être y avait-il un sentier plus direct qu’elle ne connaissait pas. Que faire ? Elle ne connaissait pas sa maison. Etait-ce encore loin ? Elle décida de rentrer.
- Corinne, je n’ai vu personne ! Pas de nouvelles de ton côté ?
- Non, rien !
- Soit il est en retard et ne peut appeler, ça ne passe pas d’où il est, soit il est arrivé quelque chose.
- Il est six heures moins le quart ! Que fait-on ?
- On va aller voir chez lui, on ne sait jamais !
- Et s’il est parti en ville et rentre directement ici ?
- On va laisser un mot sur la porte.
- On va prendre la voiture pour faire vite.
Elles firent ainsi et arrivèrent peu de temps après à la maison de Michel. Pas de lumière, les volets étaient encore ouverts. Elles frappèrent.
- Il n’y a personne.
- Regarde la voiture est là. Il est dans le coin.
- Et s’il avait fait une balade avant de venir à la maison, et qu’il arrive par un autre endroit.
- Rentrons voir !
Mais il n’y avait personne chez elles. Une légère inquiétude les gagna. Manifestement Michel n’était pas le genre de personne à poser un lapin. Que faire ?
- Peut-être est-il en retard, et n’a tout simplement pas sur lui notre téléphone !
- Possible. Je ne sais pas.

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