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jeudi 8 janvier 2015

La liberté de penser n'existe pas

Plus je mûris, plus les années passent, appelez ça comme vous voulez, plus je prends du recul, et plus je constate que les gens sont dans l'esclavage du mental, de leurs idées, de leurs croyances, ou plutôt de ce qu'ils croient être leurs idées. Il n'y a aucune liberté dans ce qui se passe dans leur tête et donc dans leurs comportements. Jeune, je réagissais à la phrase de Gurdjieff disant que "l'homme n'est qu'un paquet de chair et d'os dans un sac de peau", tellement je trouvais cette phrase excessive. Mais c'est vrai. Tous les sages le disent. Il n'y a aucune liberté, il n'y a que réaction.
Bien sûr il y a des moments où des décisions sont prises en toute connaissance de cause, il y a des moments d'écoute, mais de façon générale pour la plupart des gens, il y a cette forme d'esclavage à l'inconscient.

Alors défendre des idées.... au nom de quoi au juste, puisque ce ne sont pas des idées mais un attachement à une idée que l'on fait sienne et que l'on voudrait imposer.
Celui qui voudrait imposer la tolérance, la non violence, le respect, mais de quel droit? C'est encore une croyance que l'on détient la vérité.
Combien de gens se sont battus pour défendre leurs idées, leurs croyances, leur religion? Des millions, des dizaines de millions, plus encore. L'Histoire n'est faite que de ça. Il y a eu des conquêtes, des colonisations, qui ont été admises culturellement et font partie de l'Histoire, celle qu'on apprend dans les écoles, sans aucune remise en cause. Que ce soit Alexandre le Grand, César, Attila, Gengis Khan, Napoléon, Hitler et tant d'autres, l'Histoire est une suite d'invasions, de guerres, de sang versé et de morts. Il y a les guerres de religion, les guerres raciales, les guerres civiles, les guerres de toutes sortes, les enfants soldats, les coups d'état...
Au nom de quoi? Au nom de l'ego. Et chaque pays de magnifier sa grandeur!

Quand c'est loin de chez nous, c'est banalisé. On ne s'en scandalise pas tant que ça, et que peut-on vraiment y faire? En parler et dire que ce n'est pas bien ne sert pas à grand chose. Cela n'empêche pas de fabriquer des armes, la France est très bien placée dans ce genre de commerce, cela n'empêche pas de diffuser journellement à la télévision des films de guerre ou policiers, où les morts se comptent par dizaines sans que cela ne gêne quiconque. La violence et la mort gratuite sont banalisées. Qui s'en émeut? Faut-il juste dire : "On réfléchit, et je le dis franchement, la violence n'est pas bien, il faut arrêter ça!" Et même se dire contre la peine de mort! Mais dans les faits, qu'est-ce qui se passe? Quand les politiques mentent effrontément, détournent de l'argent, descendent leurs adversaires de façon permanente, quand les journalistes se repaissent des excitations grossières à longueur de journaux! On n'arrête pas la violence quand on la suscite en permanence. Alors les mots ne servent à rien, et dénoncer est facile.

La paix, que recherche fondamentalement tout être humain, ne se décrète pas, elle est un travail de tous les jours pour comprendre comment on fonctionne et comment ne pas se faire avoir par le mental. Le simple respect, la simple tolérance, n'est pas si simple à mettre en place dans notre quotidien.

Faut-il encore parler du terrorisme, de la liberté de tourner en dérision telle ou telle personne, tel ou tel agissement? Il n'y a qu'inconscience, réaction! Le stylo, le crayon sont des armes contre l'intolérance, oui à n'en pas douter quand on voit ce que cela provoque. Mais la moquerie, l'humour, est un risque pour ceux qui se sentent attaqués. Humour et rigidité ne vont pas ensemble. Quels sont les humoristes qui ne se prennent pas au sérieux quand cela leur donne du pouvoir? Le sujet est si complexe...
C'est l'histoire de l'humanité.
On a supprimé l'armée obligatoire, mais apprend-on à aimer?
L'histoire n'est pas prête de s'arrêter.... C'est ainsi.
Je ne peux pas changer le monde, je peux juste me changer moi même.
Je ne peux pas tellement me changer à vrai dire, mais je peux mourir à tous mes attachements, à tout ce que j'ai cru être moi, mais qui n'est pas moi. Je n'ai ni besoin d'un stylo, ni d'une arme pour ça...

3 commentaires:

Claire a dit…

Oui... confirmer le "je suis" sans étiquettes... et se libérer des troupeaux... d'un côté comme de l'autre. Comme dit le sage, mieux vaut sauver le monde de son égo... :-)

Claire a dit…

Bonsoir Yannick
Tu as évidemment raison
Mais être conscient de ce dont tu parles peut il justifier le non engagement et le refus de prendre position face à ce qui demain pourrait bien remettre en cause certains droits fondamentaux élémentaires ? Tu n'as pas dit cela, mais je pose la question

Yannick a dit…

Chacun peut agir ensuite en son âme et conscience comme on dit. Mais qu'est-ce que c'est que s'engager vraiment? Et prendre position? Il n'y a de toute façon que des cas particuliers. Agir dans le sens de la guérison du monde en tout cas.