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mercredi 12 mars 2014

Pensées

Imaginez qu'il y ait un appareil qui enregistre les pensées continuelles qui circulent dans le cerveau, ainsi que les évènements extérieurs qui nous touchent et en ajoutent à ces commentaires...
Je m'explique :
Il y a les pensées liées au passé, ou imaginaires sur un futur qui bien sur n'existe absolument pas.
Il y a aussi un évènement soudain qui se passe, et tout à coup le mental démarre sur un inattendu qui colore complètement l'évènement, arrêtant ainsi l'autre baratin intérieur.
Où est la maîtrise là dedans? Il n'y en a aucune.
De temps en temps on se réveille, et on se dit "Ohlala, mais c'est pas vrai!"
Puis on commence à regarder de plus près tout ce discours, ce qui est un premier pas pour d'une part ne pas en subir l'influence, d'autre part commencer à s'en désidentifier. Essayer de ne plus être dupe, et en même temps ne pas juger, sont indispensables pour en sortir. Tout ce qui est jugeant renforce l'énergie de ce qui est jugé. C'est aussi à vérifier.
Petit à petit on devient plus tranquille avec le fait que ça pense. Dans cette observation qui s'installe, on commence à déconnecter le facteur de passivité totale face à ce phénomène. On voit que si l'on est d'accord tout de suite avec ce qui se passe, on peut arrêter momentanément la machine à penser. Par exemple au réveil, pour ceux qui s'éveillent au réveil, plutôt que de se laisser embarquer par les images de la veille ou les désirs du futur, on branche vite l'observateur. Cela freine l'impétuosité du mental, qui, comme dit Daniel Morin, est en pleine forme dès le matin!
Le but n'est pas d'interdire, ce qui est de toute façon impossible, mais d'observer et de ne pas se laisser déborder. C'est une sorte de débranchement de moteur. Le moteur va continuer à tourner, mais moins vite, et parfois, ou petit à petit, en roue libre. Il faut revenir le plus souvent possible débrancher, sans se lasser, tout en étant tolérant. On ne peut pas faire autre chose qu'être tolérant sur ce dont on a pas le contrôle. Plus on découvre qu'il y a si peu de choses que l'on contrôle, plus on apprend à être tolérant. C'est une sorte de tentative d'épuisement de nos dynamiques vers l'extérieur. Pas une interdiction, mais un accompagnement de plus en plus conscient.

Pour revenir à cet appareil enregistreur, je vous assure que nous serions surpris par la quantité d'informations que nous découvririons au bout d'une seule journée.
Par exemple, avez-vous lu ces quelques lignes sans pensées? S'il y en a eu, y étiez-vous présent? Pouvez-vous vous en souvenir, au moins des principales?
Les pensées liées à ce que vous lisez font partie des pensées bien sur, pas uniquement celles qui étaient en cours avant de vous mettre à lire et qui éventuellement vous ont accompagné quelque temps avant de s'arrêter, ou de se transformer en autre chose.
Le mental c'est un pot de colle qui est toujours prêt à fixer les choses que nous rencontrons, à en ajouter, à les déformer (il excelle), et jamais fatigué avec ça.

 
Un jour, Yohan nous montre un parterre de fleurs, et dit en souriant :
"Ce sont les pensées de l'ashram!"
Eclat de rire...

3 commentaires:

Acouphene a dit…

Les pensées sont des plaies à panser...

soisic a dit…

J'enregistre ton texte Yannick ,car je veux réfléchir à cela...coïncidence je suis en train de lire' le fabuleux pouvoir de votre cerveau " de Deepak Chopra

yannick a dit…

Le cerveau est certainement un outil fabuleux, que l'on ne peut dissocier de notre être dans son ensemble à mon avis.
Il y a les pensées utiles, et puis toutes celles qui sont un gaspillage d'énergie. Qui sait où passe l'énergie quand elle n'est pas utilisée à ça?
Réfléchis, mais ressens aussi Soisic...