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mercredi 12 septembre 2012

En chemin


En montagne on entend le bruit de l'eau avant de la découvrir. J'arrive à une cascade qui se termine par des bassins où deux hommes se baignent. Je m'en approche pour me laver. En discutant j'apprends que l'un d'eux a une chaussure complètement fichue, avec la semelle ouverte, décollée, et qu'il n'a pas de quoi réparer. Ils ont presque fini le GR, mais il reste encore près de 3 heures de marche. Il n'a pas de sandales de rechange. Je ne sais comment il va terminer, sinon lentement.

Un couple arrive derrière moi. On était dans le bus qui nous avait emmené jusqu'à Conca. On va se retrouver pendant les deux premières journées. Je repars avant eux, mais ils vont me rattraper car ils marchent plus vite. Ils ont la trentaine, la femme est réunionnaise et ne craint pas la chaleur comme dit son mari.  "Une vraie gazelle", me dit-il. Selon les pauses où l'on se retrouve, car cela monte encore pas mal, j'apprends qu'ils ont tous les deux travaillé chez Décathlon. Il reconnait mon sac, qui ne se fait plus, mais qui est increvable parait-il. Reste le bonhomme.

Je croise d'autres personnes. Sur les GR, tout le monde se salue. Je ne suis pas un spécialiste du bonjour systématique, mais je vais en devenir un. Cela va même devenir un plaisir, que de regarder les gens et les saluer. Je pense à Sandra, qui m'a dit "Fais de belles rencontres!" Oui, je vais en faire.
De très loin,je vois un trou dans la montagne, trop loin pour le photographier. Je n'aurais pas imaginé à ce moment là que le refuge en était assez près. Le chemin retrouve bientôt une forêt, qui me semble longue, longue. La journée a commencé tôt, à 4 H, et je commence à en avoir plein les pattes. Une dernière montée, et tout d'un coup je vois une tente, puis d'autres, je suis enfin arrivé.

Je retrouve le compagnon de la gazelle, qui m'aide à porter mon sac pendant que je vais à la source en contrebas avec le gardien du gite. Il repart chez lui et va laisser le gite fermé durant la nuit. Demain de sera un autre gardien qui montera. Le gardien me propose de prendre gratuitement une tente déjà montée, vu que la nuit est tombée, pour m'éviter d'avoir à monter la mienne. Je sens dans sa voix une vraie bonté. C'est très agréable. Je suis exténué, gorge sèche, et les épaules endolories. J'ai marché environ 10 h en tout depuis ce matin. Cette aide et l'accueil du gardien font du bien. Je cherche une tente libre avec l'ami de rencontre, puis m'installe. Il y a même des matelas, un avant toit, c'est le grand confort. Je me prépare la soupe et un taboulé.
En enlevant mes chaussures, je découvre les ampoules aux orteils. Je me fais mes premiers pansements.
En fait cela va me lancer une partie de la nuit et m'empêchera de dormir.

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