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mardi 5 juin 2012

la perfection ordinaire


Il n'y a pas de modèle de sage, de sagesse, ou quoi que ce soit d'autre, à imiter. Imiter c'est se conformer, et donc aller contre les lois naturelles de la grande diversité. On imite ses parents, puis le, ou les modèles, que l'on va se "choisir". Cela peut être dans certains détails, subtilement. On confond l'absolu dans les formes, dans l'apparence, avec le fond, que de toute façon on ne peut imaginer.
Et pourtant combien de maîtres différents : certains sont très connus, d'autres pas du tout, certains parlent beaucoup, d'autres très peu ou sont dans le silence, certains se laissent aborder facilement, d'autres semblent repousser qui s'approche, certains vivent dans le confort, d'autres dans le dépouillement extrême, certains sont très respectueux, d'autres provoquants. Et j'en passe...
Oser être non conformiste est un devoir dans la mesure où c'est se respecter dans son authenticité. Il ne s'agit pas d'être non respectueux de la forme ou d'un enseignement, mais d'apprendre à ne pas se brider, ou ne pas brider des aspects de nous mêmes qui de toute façon émergeront un jour ou l'autre. En cela chacun est différent. Ne pas voir, accepter, reconnaître vraiment, ces parties de nous mêmes, c'est continuer à nier l'évidence, et forcément à juger. Le jugement quasi permanent des détails, chez les autres, c'est autant de choses que l'on ne voit pas chez soi-même. Nul n'est parfait, et que voudrait dire parfait d'ailleurs? Il faudrait sans cesse rajouter ou enlever quelque chose pour que cela soit parfait. C'est à dire que cela corresponde à l'idée que l'on se fait du parfait. Il est tellement plus simple d'accepter l'imparfait. En théorie en fait, car dans la pratique, il nous faut du temps pour l'admettre.

"Dans la maturité spirituelle, nous devons trouver la perfection dans ce qui est imparfait. Seng-Tsang, fondateur du zen, enseigne que l'illumination ne commence à poindre que lorsque nous sommes "sans inquiétude à propos du manque de perfection." Il s'agit d'aller à la rencontre du monde tel qu'il est, avec notre coeur, sans avoir peur de sa beauté ou de ses défauts, de prendre confiance en notre corps, en nos émotions, en la vie elle même, telle qu'elle se déroule. Notre lutte pour devenir quelqu'un d'autre, pour nous accrocher à une image du bonheur disparaît." 


La partie foncée est tirée de : "Après l'extase, la lessive" de Jack Kornfield (en photo).

3 commentaires:

Oliver a dit…

La nature nous a fait tels que nous sommes. Nous sommes donc parfaits. Seul notre ego, ou celui des autres y voit quelque chose à redire.

Merci Yannick pour ce texte

Tanakia a dit…

Jack Kornfield est à Paris les 29 et 30 juin. Le 29 pour une conférence, le 30 pour un atelier. Invité par l'association pour le développement de la mindfulness (amd). Vous trouverez toutes les infos sur le site du même nom.
Nous nous y croiserons peut être ;)

yannick a dit…

Merci pour l'info Tanakia, je ne suis pas sur Paris mais peut être cela en intéresse t-il.