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mercredi 11 janvier 2012

Visible et invisible

Ce matin en allumant le feu et en manipulant le bois, un éclair de compréhension jaillit dans "mon" esprit. Allant chercher des bûches dans le garage, où il faisait froid, je me suis dit : "Ce n'est pas le fait d'isoler qui peut retenir la chaleur, c'est la nature des murs."
Je fais une digression technique.
Il y a deux moyens de sentir la chaleur : par convection ou par rayonnement. La convection chauffe l'air, le rayonnement chauffe les masses, c'est une longueur d'onde. Ainsi, si le soleil chauffait par convection on crèverait de froid sur terre, alors que ses rayons infrarouges traversent l'air froid et réchauffent la terre et les humains. Dans une maison, c'est la masse qui a accumulé la chaleur qui peut rayonner agréablement. Pas d'inertie, il n'y a pas cette sensation, qui n'existe de toute façon pas avec de la convection.
On peut dire que la convection est grossière car cela fait de l'effet tout de suite, cela chauffe l'air. On passe à l'entrée d'un magasin, ouvert sur le froid de l'hiver (comme cela peut se voir parfois), et on sent une grosse bouffée d'air chaud pulsé, mais cela ne réchauffe pas en profondeur. A l'inverse, si vous êtes près d'un feu en hiver dehors, vous allez sentir la chaleur, et si vous vous éloignez alors que la température est à zéro, le rayonnement reçu fonctionne encore parce que votre corps s'est réchauffé dans la profondeur, et vous garderez cette sensation bien plus longtemps. Alors que l'air peut être glacé.

Je me suis dit que le vivant se nourrit plus de l'invisible que du visible.
Prendre quelqu'un dans ses bras est une chose, le regarder avec amour en est une autre. Dire des mots est une chose, les vivre sans les dire en est une autre. L'un n'empêche pas l'autre. Ou parler sans regarder, ou le timbre de la voix. Si la vibration de l'être n'accompagne pas, il n'y a pas grand chose qui passe ou qui restera.

Si on ne vit que sur le mode de l'apparence, notre part de profondeur ne sera pas atteinte, et pourrait rester cachée. Cette part cachée, subtile, se nourrit de ce qui ne se voit pas, comme l'amour qui rayonne sans faire de bruit, comme le parfum d'une fleur qui fait qu'on oublie son apparence, comme la pureté ou la beauté qui font qu'un silence intérieur se crée. C'est notre inertie intérieure qui se met à vibrer à l'unisson.

On a besoin de l'apparence, du grossier, du visible, mais ce qui nous marque est souvent d'un autre ordre. C'est plus le coeur qui a besoin d'être réchauffé, ou nourri tout simplement. Et peut on dire ce qu'est le coeur, car il est prouvé aujourd'hui que ce n'est pas là bien sur que sont ressentis les sentiments

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je reviens après plusieurs jours ; j'avais beaucoup apprécié ton post parce que j'adore les réflexions et les partages de ce genre, qui m'ouvrent des horizons. Donc aujourd'hui, bien que je n'aie pas la sensation d'être au meilleur pour laisser un commentaire, je le fais quand même. Merci beaucoup Yannick, je trouve ça passionnant !

FRANKIE PAIN a dit…

merci Yannick
à lire le déclinaison d'un esprit engagé dans l'éveil, le cheminement de notre esprit empreinte de nouvelle voies merci de ces beaux kernes pour la pensée Yannick à bientot