Membres

vendredi 9 septembre 2011

Vallée des Merveilles

Quittant le refuge, le chemin retrouve la végétation et suit un torrent. Ca descend assez longuement jusqu'à un pont qui me fait traverser le torrent. Là il y a une pancarte indiquant le prochain col pour atteindre le troisième refuge. Mais le sentier avait bien redescendu. Il fallait tout remonter. Croisant un groupe, je leur demande le temps pour atteindre le col, puisque ce n'était pas indiqué sur le panneau. Mauvaise nouvelle : il y a environ 500 m de dénivelé, entre une heure et demie à deux heures de montée, puis une demie heure pour le refuge ensuite.


Je montais lentement car mes jambes étaient au bout. Il était 16 H 30 et mon corps aurait préféré s'arrêter.
La sueur dégoulinait, alors que la forêt commençait à s'éclaircir. Je fis une halte pour m'essuyer le crâne et boire un peu. Attention, ne pas s'arrêter trop longtemps, sinon je ne démarrerais plus. J'aperçois un couple au dessus. Je note où ils sont pour calculer mon retard, qui est d'un quart d'heure. Auparavant, je m'étais dit en voyant le sommet, si loin à mes yeux, que je ne pourrais l'atteindre ce soir, car je suis trop fatigué, je suis à la peine. C'est du pas après pas, comme s'il y avait même une pause entre chaque. Il y a tellement longtemps que je n'ai pas connu ça. Je me souviens d'une fois dans les Pyrénées, ùu je fonçais comme un jeune, et où la fin s'est passée avec un coeur qui tapait comme un tambour, à tel point que je m'attendais à ce qu'il me lâche.
Je pourrais très bien m'arrêter, l'endroit est beau, il y a encore de l'herbe, je suis dans une partie où ça monte moins, et ce serait enfin le repos. Mais ce couple me tire. Quelque temps plus tard, mes calculs me donnaient plus que 7 minutes de retard. Je me disais que j'étais en train de dépasser mes limites. Je n'ai aucune notion de la montagne, ou si peu, des efforts, des dénivelés, de la fatigue du corps, etc... Jamais je n'aurais imaginé faire tout ça. Les quinze dernières minutes sont à la fois les plus dures, mais aussi porteuses de libération.

J'arrive en haut à 18 H. Vue splendide de part et d'autre. Je m'assied, prend un fruit et de l'eau. Je fais deux photos. Je nourris mes yeux, puis repars vers la descente cette fois. C'est tout bon. Attention à ne pas glisser! Mes jambes ne préviendront pas si elles lâchent.
Une demi heure plus tard, le refuge. Une terrasse au soleil du soir où des gens bavardent, lisent, jouent aux cartes. Cela sent la détente. En fait ils attendent le repas. Je m'asseois et mange. Quelque temps après la cloche sonne, et tout le monde rentre manger.
Ayant fini je me sens reposé, et me dis que j'en ai juste pour une heure environ à redescendre vers la voiture. Je pourrais boire du jus de fruit, et surtout dormir sur un matelas, que je n'avais pas emporté par économie.
Bien qu'ayant cherché un endroit pour planter la tente, contre toute attente, je m'engage pour la dernière descente.  J'arrive à 20 H 30.
12 H de marche, 9 H 1/2 en enlevant les arrêts. Je me dis que je ne suis pas encore trop mauvais marcheur à mon âge. Je calcule que j'ai gravi au total un dénivelé de 1 300 m, sur les 3 cols, et redescendu autant.
Et dire que j'ai emmené la tente et le duvet pour rien! La prochaine fois, je me déguise en sportif! D'ailleurs mes voisins de ce matin sont repartis puisque leur voiture n'est plus là. Finalement je ne suis pas si différent d'eux...

Les photos ne sont pas de moi, puisque je les ai toutes perdues:

Aucun commentaire: