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mercredi 7 septembre 2011

La vallée des Merveilles

Je prépare mon sac avec de la nourriture pour deux jours, la tente sans les sardines et le duvet.
Je vais dire au revoir à mes amis du soir qui viennent d'ouvrir leur camping car. Je demande encore quelques renseignements, et il va me chercher la carte de détail.
Il y a 3 refuges sur le sentier. Le projet est d'atteindre le second pour le soir, au milieu de la vallée des Merveilles.

Avant que de partir, deux jeunes sportifs se sont préparés devant moi pour faire une course rapide, j'imagine.
L'un a une super casquette avec une grande visière et une bavette derrière pour être bien protégé du soleil. L'autre se change pour enfiler ces tenues noires en Lycra. A son poignet une énorme montre qui doit faire altimètre, GPS, boussole, et que sais-je encore... Ils ont chacun ces mini sacs à dos qui font réserve d'eau avec un tuyau que l'on met à la bouche pour se désaltérer sans s'arrêter. Ils déplient leurs bâtons de randonneurs, l'un en deux morceaux, l'autre en trois qui s'emboitent avec un élastique conducteur, comme pour les tentes. Ca sent la cadence des pros! Ils ne sont pas là pour rigoler. Ils notent leur heure de départ : "OK, c'est parfait!"
Si ça se trouve, ils vont faire le tour de la vallée en une journée!

Je pars. En marchant, je vois bien que je ne suis pas dans la montagne, mais dans mes pensées. Bien sur je marche, bien sur je regarde le paysage, mais ça pense beaucoup. Je connais peu la montagne, et je me dis que c'est incroyable comme on voit assez peu le paysage car on est obligé de regarder où l'on met ses pieds. Pour vraiment regarder, il faut s'arrêter. Dans un premier temps, le chemin est en fait accessible aux 4 x 4. Puis cela devient vraiment un chemin. Je croise un troupeau de vaches avec leur berger. Ca carillone dans tous les sens. On ne risque pas d'en perdre une avec un son pareil.
Cela commence à monter un peu plus. je croise les premiers randonneurs qui redescendent d'un refuge. "Bonjour" est la parole systématique des marcheurs qui se croisent. A un moment il y a un pont en bois avec une magnifique cascade. Je m'arrête pour faire quelques photos (disparues dans le néant numérique).
Puis c'est la vue d'une marmotte.
Je croise un peu plus haut un père avec son fils. Quelle belle image qu'un père seul avec son fils en montagne. En écrivant cela, je me dis que le fils d'Arnaud Desjardins vivait à ce moment là sa dernière journée avec son père, leur dernière promenade sur un autre chemin.

Peu de temps après je voyais la direction du premier refuge (Valmasque), mais n'y allant pas je prenais le chemin du premier col de la journée. Arrivé en haut, je découvrais le lac vert. On était déjà en altitude (2 300 à 2 400 m) et les arbres étaient devenus rares, seuls deux ou trois près de l'eau. Je descendais un peu et trouvais un coin pour m'arrêter et boire. Je vis alors le refuge sur une sorte de terrasse dominant l'eau. Je le trouvais un peu trop visible et pas assez intégré. Au fur et à mesure de la marche, mon esprit s'était calmé et je commençais à sentir vraiment la nature. Alors un simple refuge devenait tout d'un coup un nez au milieu de la figure.

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