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vendredi 7 janvier 2011

Jean et le miroir

Lorsque Jean se réveilla, Luc avait déjà préparé le petit déjeuner. Ils le prirent face à la nature.
Jean était émerveillé de ce qu'il découvrait. Il en oubliait de manger. C'est comme s'il n'existait pas. Il n'y avait que "devant lui", absolument rien d'autre. Luc l'observait en souriant. Il finit par dire :
- La beauté, l'équilibre, l'harmonie, apaisent l'esprit, pour qui y est sensible. Parce qu'il n'y a rien à redire. Cela touche notre profondeur qui aspire à cela.
- Oui, je ressens que même le fait de parler affecte ce que je vois. Il ne peut y avoir de mots pour transmettre cette impression.
- Voilà, devenir un miroir. C'est plus facile avec le beau, mais tout va par paire, et le miroir ne peut repousser quoique ce soit.
- Pour vous le miroir est permanent?
- Que je te dise oui ou non, qu'est-ce que cela va changer pour toi? Si je dis oui, peut être chercheras-tu à me prendre en défaut ou au contraire me feras-tu confiance trop facilement. Si je dis non, tu risques aussi de te poser des questions, d'avoir des doutes... Mais je peux te dire que je m'exerce continuellement.
- Je comprends.
Ils restèrent en silence. Disons un certain temps...

Puis ils allèrent au potager. Le jardin potager était avant tout un jardin. Beau à regarder. Il y avait peu de lignes droites. Un peu comme si le plan était lui même une plante, avec une tige qui était le chemin, et des rameaux avec des feuilles.
Luc expliqua que la vie est à tous les niveaux avec des degrés de sensiblilité divers. Des études ont montré qu'en fonction de la musique qui était jouée à côté de plantes, elles se penchaient plus ou moins vers la source musicale. Ainsi le classique les attirait beaucoup plus que le rock ou même le jazz, et en particulier Mozart.
De même nourrir les plantes au bon moment avec une nourriture appropriée augmente leur croissance et favorise leur gout. De la même manière il avait constaté que la mise en forme des plantes entre elles ou ensemble favorisait leur développement, et aussi le regard de celui qui se penchait sur elles. La beauté mettait le jardinier ou le promeneur dans un certain état d'esprit favorable à l'ensemble. Tout avait de l'incidence sur tout.
Jean s'émerveillait.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

j'ai pris enfin le temps de lire ce conte, du coup, je l'ai savouré et j'ai pu enchaîner les épisodes...
comme Jean, je m'émerveille ! quelle belle plume, quelle belle histoire et que la "Vérité" est touchante !
merci Yannick. Martine

yannick a dit…

Merci à toi, Martine...