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dimanche 29 août 2010

Deuxième journée

Grand soleil. Les nuages se sont éloignés. La mer devient bleu sombre. La visibilité s'accroit. L'horizon est vaste, infini, insondable. Où que l'on regarde c'est vide, absolument désert.
Lorsqu'il y a une côte pas loin, cela donne un repère, une référence, même si on ne la connait pas. La terre émet un message rassurant car c'est inévitablement nos racines.

La mer vide à 360°, c'est énorme, absolu. La seule référence est alors le bateau, un univers étrange qui bouge tout le temps. Bouger à terre et bouger en mer n'ont rien à voir.

Quitter la terre pour une traversée, c'est faire confiance au cap que l'on suit, aux appareils électroniques qui nous guident. C'est savoir par des cartes que l'on va quelquepart. On sait qu'à un moment ou à un autre apparaitra un bout de terre à l'horizon. Signe qui réchauffe le coeur, car si l'on quitte les hommes, on a aussi besoin de savoir qu'ils ne sont pas loin.

O solitude en mer, quelle vie étrange! Cela ne me tente pas vraiment. J'aime voir les côtes, les rias, les caps, les formes de la terre quelles qu'elles soient finalement.

Il faut dire qu'en mer il y a un rythme à prendre, il faut que le corps s'adapte à ces mouvements incessants qui n'ont rien de naturels, qui sont même déstabilisants à tous les sens du terme.
Les mouvements sont liés à l'état de la mer, qui peut être calme, ou calme mais avec de la houle, ou avec plus ou moins de vent. Plus il y a de vent plus il y a de vagues (au bout d'un certain temps). Ils sont aussi liés au bateau, à ses formes, selon qu'il est léger ou lourd, étroit ou large, quille longue ou courte. Là nous sommes sur un catamaran de 12,50 m, donc une bonne stabilité puisqu'il ne gite pas, mais en fait à ma grande surprise il bouge tout le temps dans tous les sens. La mer tape dans une coque, puis dans l'autre. Enfin il y a l'allure. Selon que l'on va vers le vent (au près), vent de travers, ou vent arrière, le bateau n'a pas les mêmes mouvements. Les allures du vent de travers au vent arrière sont les plus agréables. Sauf que l'on ne choisit pas toujours sa route en fonction de tous ces paramètres. Si la direction du vent et l'état de la mer ne convient vraiment pas, alors on attend au port ou on infléchit sa route. La mer n'est pas la liberté totale.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"La terre (ou la mer !) nous en apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle."
Antoine de Saint-Exupéry

je suis très heureuse pour toi Yannick d'avoir vécu tout cela. Tu t'es donné les moyens de faire de ton rêve, une réalité.
Un jour, lorsque ce sera le moment, je n'hésiterai pas à me lancer dans cet inconnu...

je te remercie une nouvelle fois de nous l'offrir par ton blog.
je t'embrasse très fort,
martine