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samedi 12 juin 2010

Flore Vasseur

Tombé par hasard sur une émission littéraire sur la 5, je regarde et je découvre une jolie femme parmi les invités dont on présente le dernier livre : "Comment j'ai liquidé le siècle". La présentation m'intéresse et j'attends qu'elle parle.
C'est l'histoire d'un trader à New York, un monde dont on peut entendre parler, mais tellement loin de moi, qui ne connait pas grand chose à la politique, à l'économie et au monde de la bourse.
Cette femme est une fonceuse, j'imagine, à voir son front, son menton et son regard très direct. Elle a été un espoir du snowboard, puis a fait HEC, puis est partie à 25 ans à New York, Paris lui semblant un peu étroit.
Dans son premier livre "Une fille dans la ville", elle décrit son vécu dans cette capitale du monde. Un monde fou, où les gens courrent, achètent, se la jouent, font des coups, misent, perdent, dépriment, tout dans la façade, la fuite permanente, sont quasiment déconnectés de leur humanité, et croient mener le monde...
Le nouveau livre va plus loin sans doute dans le cynisme et l'autisme de ce monde de pseudo pouvoir par l'argent, vu à travers l'univers de ce trader. C'est en fait la stricte réalité d'un monde qui nous dépasse mais qui fait et défait des politiques, l'économie de certains pays, crée la crise et les problèmes, mais ne résoud surtout rien.
Toujours est-il qu'elle a l'air de savoir ce dont elle parle, et découvrant qu'elle passe dans une grande librairie bordelaise, je décide d'aller la voir.
Elle est simple. Elle dit des choses qui peuvent sembler terribles. Elle parle de ces traders qui viennent souvent du monde mathématique, et sont capables de produire des programmes de recherche que l'on nomme algorythmes. Si j'ai bien compris, il y a deux possibilités pour faire des coups boursiers : l'esprit humain et l'algorythme. Ce dernier calcule tout et imagine comment gagner un pourcentage infime mais sur une quantité gigantesque qu'au total cela représent une somme énorme. Bien sur quelque soient les retombées sur la vie des gens, des sociétés, ou d'un pays. Ainsi on peut monter des coups qui vont provoquer une crise ici ou là. Mettre la Grèce en difficulté, ou l'Europe, peu importe, car il s'agit bien de ça par derrière.
Dans son livre elle parle d'un groupe : le Bildenberg, espèce d'organisme crée en 54, regroupant des personnes politiques, économiques, des médias, mais surtout du pouvoir en général et du monde de l'ouest. Comme si le pouvoir mondial était entre leurs mains, avec des réunions annuelles dont personne ne sait rien du contenu et avec une surveillance policière maladive.
Alors bien sur on se sent tout petit, cela peut même faire peur, on n'en parle pas vraiment. Le "pouvoir mondial" qui semblait jusque là américain serait en passe de devenir chinois, et en même temps tout semble si fragile, car complètement dépendant de l'électronique et des ordinateurs. Elle disait que le monde devenait de plus en plus fou, voir l'affaire Kerviel en cours, et qu'il y avait deux moyens de tout détraquer pour de bon. Un "génie" de l'informatique met un super virus dans la machine et tout s'emballe pour devenir incontrôlable, ou on coupe les cables (qui passent dans des secteurs à priori secrets ou protégés) et plus rien ne marche. Plus d'ordinateurs, plus de cartes de paiement, plus rien! Et de citer le problème arrivé en Allemagne il y a quelques mois...
Et oui, notre monde c'est aussi ça, derrière les banques, les assurances, les politiques sans pouvoir (elle n'est pas tendre avec les politiciens qui ne pensent qu'à leur réelection et ne font donc pas grand chose de flagrant), il y a les traders, presque plus humains car trop dominés et sous dépendance de la techno-économie. Elle a eu des retours sur son livre par des traders justement qui lui ont dit que c'était encore pire que ça!
Je lis son premier livre. C'est suffisamment froid et déshumanisé pour ne pas me faire acheter le suivant. La femme qui la présentait dans la librairie a tellement posé de questions, où elle se faisait un peu valoir, qu'il ne restait plus de temps ou si peu pour les auditeurs dont je faisais partie. Elle devait prendre un train. La course continue...
Parmi les citations au début de son premier livre, celle ci de Jack Kornfield : "Le problème, c'est que vous pensez que vous avez le temps."
Et oui, comme je l'ai déjà écrit : Rien ne sert de courir, il faut freiner à temps...
Pour revenir au titre du livre : "Comment j'ai liquidé le siècle", c'est justement dans un monde où il n'y a plus de liquide!

3 commentaires:

Mabes a dit…

déjà rentré ....
oui cette femme m'avait aussi frappée, nous avons besoin d'une telle lucidité !

Acouphene a dit…

La bourse ou la Vie ?

Catherine Bondy:Psycho-Praticienne et Peintre. a dit…

Et l'histoire contine .... :
conscience ou fascination ?
Un éternel recommencement ! non ?