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lundi 14 septembre 2009

Ils vivent dehors

C'étaient mes derniers jours de mer pour ramener le bateau à bon port...
Je le laisse à un ponton pour aller chercher ma voiture.
Revenant quelques heures plus tard, je vois des gens assis par terre, dans une ambiance de poubelles et d'immondices un peu partout. Un feu, de la fumée...
Après avoir garé la voiture, je regarde vraiment, et découvre un homme sâle et barbu surveillant une popote sur un feu de braises entre deux pierres, et une femme par terre sur une couverture. Tous deux encore jeunes, bruns, d'origine asiatique peut être...
A mon passage, la femme se lève pour me demander une pièce que je n'ai pas.
Je vais décharger quelques affaires du bateau, les mettant dans un sac à dos, et remonte.
Je m'approche de la femme et découvre un bébé dans ses bras. Je lui propose un sachet de riz et du lait en poudre bio. L'homme me remercie plusieurs fois. Je leur souhaite une bonne soirée.
Vivent-ils là? En tout cas ils n'ont pas de toit! Et ils ont un bébé....
En quelques secondes, je repense à notre monde de nantis, même si on a tous nos difficultés financières ou autres. Eux sont dans un dépouillement total. Ils vivent vraiment au jour le jour.
Ils ne sont pas les seuls bien sur, mais c'est une chose de voir quelqu'un faire la manche aux feux, c'en est une autre de voir un couple et leur bébé manger dans une casserole noircie par le feu de bois au milieu de sacs en plastique déchirés.
Il fait encore un temps estival, mais dans un mois ou deux il va faire frais.
Et ce bébé qui découvre la vie dans ces conditions...
C'était hier. Repassant aujourd'hui, ils n'étaient plus là.

Les médias nous rappellent que la crise éclatait il y a un an...
Crise de quoi, pour qui?

2 commentaires:

Catherine Bondy:Psycho-Praticienne et Peintre. a dit…

Merci Yannick pour ton témoignage.
Cette situation me rappelle que tout est impermanent et que si aujourd'hui je suis "à l'abri du besoin" , demain sera peut-être tout autre ...
La relativité de notre condition ...(finacière , professionnelle , santé ...)
Invitation à revenir toujours plus vers l'essentiel ,
La véritable crise n'est elle pas l'occasion de vérifier si les valeurs installées dans nos existences sont encore prioritaires ?
J'observe autour de nous des changements de comportement :
plus de solidarité , plus d'écoute , plus de coeur ...
Faut il en arriver à une conclusion qui dirait :
cette crise économique est salutaire pour un changement radical de conscience ?
Bonne journée à toi et à chacun.

Acouphene a dit…

Merci Yannick