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lundi 25 mai 2009

"essence" et "personne"

"La vie ordinaire est celle d'un individu complètement aspiré, ou sucé, enseignait Gurdjieff. Je suis aspiré par mes pensées, par mes souvenirs, mes désirs, mes sensations. Par le beefsteack que je mange, la cigarette que je mange, l'amour que je fais, le beau temps, la pluie, cet arbre, cette voiture qui passe, ce livre. Il s'agit de réagir, de s'éveiller. Alors naîtra un "Moi" qui jusque là n'existait pas. Alors il apprendra à être, à être dans tout ce qu'il fait et tout ce qu'il ressent, au lieu de ne représenter que l'ombre de lui même.
Gurdjieff appelait "pensée réelle", "sensation réelle", ce qui se manifeste selon cette dimension existentielle absolument nouvelle que la majorité des gens ne peuvent même pas imaginer. Et il distinguait également chez chacun l'"essence" de la "personne". L'essence constitue sa qualité authentique, tandis que la personne n'est que l'individu social, construit de toutes pièces, et extérieur. Ces deux éléments ne coincident pas : on rencontre des gens dont la "personne" est développée, alors que leur "essence" est nulle ou atrophiée - et vice et versa. Dans notre monde, le premier cas prévaudrait : celui d'hommes et de femmes dont la "personne" est exacerbée jusqu'à la démesure, mais dont l'"essence" est à l'état infantile, quand elle n'est pas totalement absente."

A propos de Gurdjieff par Julius Evola.

2 commentaires:

soisic a dit…

"son essence " Yannick j'aime ce mot ou" le meilleur de soi "livre de Guy Corneau qui m'apporte beaucoup en ce moment

yannick a dit…

Oui, l'essence ramène à l'être, le meilleur de soi ou l'essentiel en soi...