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jeudi 22 mai 2008

Sauvetage


Dans les années 70, (effet de 68), il y eut des changements de vie complets tels les retours à la terre, élever des chèvres, mouvements communautaires, etc...

Il y eut aussi les constructeurs de bateaux, parfois n'ayant jamais fait de bateau, pour partir autour du monde. Certains sont partis et ont faits de grandes navigations qu'ils ont ensuite relaté dans des livres de la collection Artaud. A une époque j'ai beaucoup lu tous ces livres.

Il y avait parfois des récits dramatiques, des accidents, des tempêtes, des bateaux qui coulaient. Et l'équipage se retrouvait sur un petit engin gonflable à la dérive, certains quelques jours, d'autres des semaines, jusqu'à deux mois...
C'était la survie, dans la tête essentiellement, et dans la réalité.
Il y avait la chaleur, l'humidité, la solitude, la pêche, la soif.

Je me souviens de l'histoire d'un couple, dans les années 60 je crois, donc avec un bateau ancien en bois. Le bateau avait coulé, et ils étaient sur un espèce de radeau de fortune qu'ils avaient du faire avec des pièces de bois et de cordage. De jour en jour l'espoir de croiser un bateau s'affaiblissait. Petit à petit le radeau s'enfonçait dans l'eau, et ils étaient constamment mouillés. D'où des problèmes de peau qui devenait de plus en plus grave. Boire de l'eau de mer est déconseillé, ou à très petites doses (mais en coupant avec de l'eau), et lorsqu'il n'y a plus d'eau...
Seule la pluie peut les sauver, ou la chair des poissons crus, qu'il faut arriver à pêcher.
Ce couple devenait de plus en plus proche dans leur lente agonie. Il se témoignait une attention rare, chacun voulant soulager l'autre, et ne pas lui avouer son réel état de faiblesse.
Je ne sais plus combien cela a duré, mais des semaines...
Un jour, la femme sentit que c'était la fin, qu'elle ne pouvait tenir plus longtemps, qu'elle abandonnait. Alors qu'ils ne croyaient en rien, ils se mirent à prier.
Peu de temps après ils virent un cargo passer mais sans les voir (ils en avaient déjà vu au loin).
Puis ce cargo commença à virer et vint vers eux. Ils étaient sauvés.
En fait dans ce cargo il y avait un cuisinier qui préparait la cuisine. A un moment pour se rafraichir il quitta ses fourneaux pour aller regarder la mer au hublot. Il crut voir quelque chose sur l'eau. Il scruta l'horizon et vit que cela ressemblait à un radeau. Il monta à la timonerie prévenir le pilote. Avec leurs jumelles ils découvrirent qu'il y avait ce couple sur ce radeau, et se détournèrent pour les sauver.

C'est le cuisinier, qui complètement par hasard, regarda au moment qu'il fallait dans la bonne direction! Sur le pont personne n'avait rien vu!
Ils s'étaient mis à prier et furent sauvés à ce moment là...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu en as, de sacrées histoires, dans ton sac ! Une très belle, très belle histoire. Quand on croit, enfin, cela vient presque juste comme une confirmation, une manifestation.
Et ceci dit, lire le récit d'une telle aventure est une chose, la vivre en est certainement une toute autre, et c'est là que certainement la foi est mise à l'épreuve !
En tous cas merci bien, Yannick.

Daniel a dit…

On appelle cela aussi parfois l'énergie du désespoir, comme pour signifier que même dans les situations les plus extrêmes, il réside encore au fond de nous-mêmes une énergie que rien ne peut arrêter, l'énergie du vivant.

Anonyme a dit…

Oui l'énergie du vivant, c'est bien ça. Etre au bout de soi même et continuer encore.
Nathalie, pour l'instant je ne vois pas le fond du sac...

Mabes a dit…

Tant mieux Yannick, c'est le signe d'un "sac" vivant !
Qu'emporterais-tu avec toi si tu faisais naufrage près d'une île déserte ?

Julie a dit…

Indispensables cuisiniers ;-))

Anonyme a dit…

Effectivement, dans ces moments de survie, que doit il rester d'autre que la prière et la foi ?
J'ai peine à imaginer quelle énergie du vivant aurais je en situation identique... Surement très peu, ou peu longtemps en tout cas.
Beaucoup de boulot sûrement encore pour combattre la peur, le désespoir, et pour faire grandir la foi....